Montrez-moi la tristesse
Jean-Emmanuel
Simple petit terrien dans un corps à émotions, je suis. Le laisser vivre et exister pleinement est ma philosophie.
J’ai redécouvert durant ma psychothérapie toute la panoplie émotionnelle de mon corps. J’ai commencé d’abord par la colère. Et j’ai fini par le dégoût. Toutefois, apprendre à vivre une tristesse sur le moment, sans l’enfouir d’abord par pur instinct de protection, reste une première pour moi que j’ai pu immortaliser grâce à ce premier défi du mois HUNKAAR.
Heureuse conséquence : pleurer ma tristesse sur l’instant m’a permis de mieux embrasser la joie qui tapait à la porte derrière.
Vous m’avez donné de la force en participant nombreux à mes côtés. Merci.
Aurore
Nous avions décidé d’un commun accord de ne pas nous concerter et d’essayer chacun de vivre ce défi en fonction de ce qui nous parlait dans notre cœur.
Nous ne sommes pas mari et femme pour rien. Aurore nous montre la tristesse sous sa forme la plus directe.
Guillaume
Guillaume a choisi de montrer la tristesse à l’aide d’un très joli instrument. Fermez les yeux et laissez vous transporter.
Elodie
Un magnifique dessin très joliment mis en valeur. Merci Elodie.
Delphine
La tristesse….
Grise est la tristesse…Il n’y a plus de blanc et ce n’est pas encore le noir….la joie nous a déserté et c’est un peu comme si c’était le vide à l’intérieur de nous…. La tristesse d avoir perdu un être cher, la tristesse de penser se retrouver seul… L’abandon… La tristesse de ne pas se trouver… où est mon chemin… pourquoi je vis ? Pourquoi je souffre??? pourquoi je ne suis pas comme les autres ? Pourquoi ???
La tristesse n est elle pas liée au final à l’autre ?
N’est-elle pas un manque ?
Ne fait on pas cette erreur quand on est jeune, laisser l’autre gommer notre tristesse … on passe notre tour et on donne le pouvoir à autrui… fatale erreur quand l’autre s’en va….
Car la tristesse revient plus forte, plus grande….elle s’installe en nous tel un cancer qui nous ronge et elle ouvre la porte à la dépression…cet anéantissement de nous même qui fait la tristesse reine de notre être…
Mais quand on s’accroche, quand on cherche, quand on se donne les moyens on s’aperçoit que cette tristesse peut être le terreau de notre évolution…
Parce qu’à un moment on ne veut plus être triste, on va apprendre à combler soi même ses manques….on va aller essayer de comprendre le pourquoi…
Pourquoi on ne m’a pas aimé comme j’ai aimé ?
Pourquoi on m’a créé ?
Pourquoi je vis ça ?
Pourquoi la maladie de cette personne qui m’est essentielle ?
Pourquoi meurt-elle, alors que je n’ai que 16 ans et que j’ai affreusement besoin d’elle ?
Tous ces passages de vie où on souffre…où on vit recroquevillé sur soi-même parce que si on se lève on aura plus mal… Tous ces moments, aujourd’hui sont essentiels…oui j’ai compris…
Pourquoi ? Parce que c’est comme ça que la vie nous pousse à sortir de notre zone de confort. Ah oui ? Je m’en passerais bien de tout ça ?
Hummmm
Soyons honnête et regardons comment nous aurions évolué si la tristesse ne s était pas invitée….
On n en serait pas là aujourd’hui…
on n’aurait pas compris que la seule personne qui ne nous abandonnera jamais c’est nous…
Que c est en nous que se trouve l’antidote de la tristesse…apprendre à la regarder, l’apprivoiser, la maîtriser, la dépasser et la faire disparaître…
À tout jamais ? Ne rêvez pas la tristesse est peut-être notre meilleur moteur. 😉😊
Sylvaine
Hunkaarienne passionnée, Sylvaine a réalisé cette création avec un outil nouveau pour elle : l’informatique. Elle m’a confié toutes les difficultés rencontrées. Et franchement, pour une première, bravo !
Anne
Une peinture qui pleure… Impressionnant et touchant en même temps.
Aurélie
Aurélie a choisi l’écriture manuscrite pour répondre au défi du mois.
Un texte bouleversant écrit d’une seule traite.
Je vous ai mis une petite transcription juste en dessous si vous en avez besoin.
Transcription :
Je la vois, je l’entends, elle est pourtant loin de moi mais je ressens sa douleur comme une facture ouverte, une plaie béante qui la submerge.
Elle est loin, à genoux dans le sable des dunes, elle regarde vers le Nord, là où son fils unique est parti, la laissant seule face à sa peine.
Elle crie, elle pleure, se lamente sur la folie des hommes qui lui ont pris son fils, celui qu’elle aime par-dessus tout et qui ne reviendra peut-être pas de cette guerre…
Agenouillée, son voile la recouvre et elle ressemble maintenant à un amas de tristesse que les sanglots agitent.
Les larmes coulent sans fin et de loin, j’ai l’impression qu’elles forment une longue rigole.
Combien de larmes devra-t-elle encore verser pour que le désespoir de voir partir son fils se tarisse ?
Combien de nuits sans sommeil ?
Combien de jours sans joie pour illuminer ses traits ?
Elle est là, devant moi, le regard vide, et l’immensité du désert semble insuffisant à éponger sa peine.
Marie-Line
Depuis quelques jours, je te sens.
Tu rôdes autour de moi,
Insaisissable, innommable.
Tu entres sur la pointe des pieds,
Tu humes, tu es aux aguets, silencieuse.
Toc toc toc, qui es tu ?
Tu n’es pas la bienvenue, tu le sais.
Subtile, tu sais attendre ton heure,
te faire discrète, te faire oublier.
Toc toc toc, qui es tu ?
Rayons de soleil moins lumineux.
Musique sans joie,
Plats insipides,
Bleu du ciel délavé,
Larmes de pluie.
Toc toc toc, qui es tu ?
Au bord de mes yeux tu t’installes,
Au bord de mon cœur tu frémis,
Tu vas, tu viens, doucement
Cherchant à faire ton nid
Toc, toc, toc, qui es tu ?
Toc, toc, toc, tu es là,
TRISTESSE, je te reconnais.
Mon cœur pleure et saigne,
Mes yeux débordent de larmes amères,
Mon regard se voile de grisaille,
Mon corps entier est en sommeil,
Tu as éteint ma lumière.
Toc, toc, toc, tu es là,
TRISTESSE, tu es revenue.
Tu t’es lovée au plus profond de moi,
Chaque cellule de mon être est à ta merci,
Déconnectée du bonheur, une à une.
Toc, toc, toc, tu es là,
TRISTESSE, que me fais tu ?
Mon cerveau n’est plus qu’une morne plaine,
Toutes couleurs disparues,
Le noir s’installe autour de moi,
Coquille vide, je suis devenue.
Toc, toc, toc, que veux tu ?
TRISTESSE, pourquoi ?
Tu n’aimes pas la solitude ?
Tu cherches une amie ?
Toc, toc, toc,
Non violente tu es, TRISTESSE,
Insidieuse tu es, TRISTESSE,
Dangereuse tu es, TRISTESSE,
Tu n’as plus besoin de frapper à la porte,
Tu es bien installée,
Je m’habitue à toi, doucement,
Je t’apprivoise , tu m’apprivoises,
Moins seules nous nous sentons,
TRISTESSE tu étais,
MÉLANCOLIE tu es devenue
Hugo
Hugo à HUNKAAR, c’était un peu comme un animal capable de vous toucher dans vos trippes grâce à ses sons tous droits sortis de son cœur immense.
L’enregistrement n’est malheureusement pas de très bonne qualité, mais j’espère que vous saurez vous aussi vous laisser transpercer. Merci Hugo.
Benoît
Benoît aurait voulu avoir plus de temps disponible afin de nous partager l’histoire derrière son dessins et le temps n’a pas joué en sa faveur.
J’ai quand même choisi de le publier, sans annotation. Parce qu’il y a derrière ce dessin un inconscient qui a souhaité faire passer un message très fort et je tiens à le respecter.