HUNKAAR n’est pas une méthode à graver dans le marbre. Elle est dynamique et évolue en permanence en fonction de nos propres évolutions ainsi que des propositions des différents inconscients que nous rencontrons dans notre pratique en cabinet ou durant les formations que nous encadrons.
Stratégie importée n°1
Un référent d’un stagiaire a un jour écrit sur une feuille :
Référent : « pleurer » + « dur ».
Le guide : est-ce que tu aurais une idée de comment décomposer cette tâche pour la rendre acceptable pour toutes les parties protectrices ?
Référent : « bailler. »
Le guide : est-ce que bailler permettra au final de libérer tout autant l’émotion que tu souhaites faire sortir ?
Référent : « oui ».
Quelques jours plus tard, l’inconscient de Jean-Emmanuel s’est mis à bailler des dizaines de fois pendant un trajet en voiture. En rentrant, nous avons demandé à son référent si c’était lui qui profitait de l’occasion pour tenter d’amorcer une émotion ainsi. Non seulement c’était lui, mais il validait aussi ce fonctionnement pour lui. Dès lors, c’était devenu pour moi un moyen comme un autre d’initier des émotions, avant de pouvoir les libérer pleinement avec des larmes. Une belle porte d’entrée vers nos émotions en douceur.
Certains plus tard rotèrent, d’autres toussèrent. Il existait bien plus d’amorces émotionnelles que ce que nous croyions au départ. Et toujours, les inconscient confirmèrent cette idée de porte d’entrée vers des émotions plus intenses ensuite.
Stratégie importée n°2
Un autre référent en écriture automatique nous dirigea vers une problématique datant d’aussi loin que la naissance. En tant qu’esprit rationnel et cartésien, nous avons eu du mal à croire qu’un problème si actuel puisse tirer son origine d’une problématique liée à la naissance, voire à une période intra-utérine.
Référent : « respiration » + « naissance »
Le guide : est-ce qu’il y a eu des soucis avec la respiration durant la naissance ?
Référent : « oui »
Le guide : est-ce que tu veux bien continuer à nous guider ?
Référent : « oui »
Subitement, le rythme respiratoire changea pour devenir beaucoup plus profond et ample. Avec des rétentions de respiration toutes aussi surprenantes. Une minute sans respirer… Deux minutes sans respirer…
Le guide : est-ce que tout se passe bien ?
Référent : « oui » + gribouillages intensifs
Quelques secondes plus tard, la personne reprit sa respiration comme on pourrait le voir dans un film lorsqu’une personne sort la tête de l’eau in-extremis, au bord de la noyade. Une inspiration viscérale, puissante, qui dit « JE VEUX VIVRE » tellement fort qu’elle transperce tout le corps. La personne revenant petit à petit à elle eut l’impression d’une seconde naissance.
Dès la sortie de la séance, les sensations de suffoquer en permanence au quotidien disparurent.
Stratégie importée n°3
Référent : « je ne peux pas finir le travail que j’ai commencé. Des parties protectrices ont trop peur. »
Dans une dynamique aussi horrible qu’un abus sexuel refoulé, il ne s’agit alors pas de faire disparaître le conscient comme par magie afin que le corps s’occupe de libérer et réparer toutes les émotions associées. La thérapie HUNKAAR est avant tout une collaboration entre parties émotionnelles et parties protectrices.
Ce référent a eu la bonne idée de faire appel à un autre référent, plus protecteur encore.
Ce dernier préféra faire remonter la scène par petites pièces de puzzle. D’abord un son. Puis une voix. Puis un corps. Adulte. Masculin. Puis son corps à elle. Des premières émotions. La tête de l’agresseur resta floue longtemps. Puis les émotions s’intensifièrent. Les sensations remontèrent et de plus grandes émotions jaillirent du corps.
Quelques séances d’exploration plus tard, le visage du père apparut.
L’horreur.
Morale de l’histoire : quand des parties inconscientes refusent de laisser remonter à la surface une émotion parce que jugée trop difficile, elles ne sont pas bloquantes. Elles sont PROTECTRICES.
Nous demandons systématiquement au référent présent si nous pourrions donner la parole à un référent plus protecteur encore afin qu’il gère de lui-même des intensités émotionnelles plus grandes encore. En toute sécurité.