Depuis 2008, j’expérimente sur moi et sur les autres tout le champ des possibles concernant les interactions entre corps et esprit. Je recherche et explore avec beaucoup d’enthousiasme des méthodes permettant de dissoudre les frontières imaginaires qui séparent notre corps de notre esprit. Ne plus seulement se représenter une intelligence consciente dans un véhicule inconscient, et étendre la compréhension des fonctionnements du corps au-delà du rationnellement acceptable.
J’ai très à cœur de partager avec vous aujourd’hui ce que j’estime être les deux meilleurs outils de communion entre le conscient et son inconscient.
J’ai lancé HUNKAAR officiellement en septembre 2018 avec comme thème principal : la communication avec l’inconscient. L’hypnose restera toujours mon outil de prédilection, mais je ne souhaite surtout pas être exclusif dans mon approche.
Depuis l’ouverture de mes premières formations à la méthode HUNKAAR, j’éprouve beaucoup de difficultés à simplement me poser et écrire, en dépit du plaisir que je prends à chaque fois que mes doigts parcourent le clavier pour en extraire une synthèse de mes expériences. Je cours, tous les jours, après le temps. Je suis mentalement et émotionnellement très investi dans HUNKAAR et les quelques moments de vides sont remplis par du repos bien insuffisant et de la paresse sur mon téléphone en parcourant sur les forums de l’internet divers sujets qui me passionnent.
Voir enfin défiler ces quelques lignes me remplit de joie et j’espère faire de 2020 une année productive en terme de publications sur le site. Cela pourrait sonner comme une fausse bonne résolution prise au lendemain du nouvel an, il s’agit en fait juste d’une coïncidence d’emploi du temps. Mon premier week-end sans formation et sans obligation depuis des lustres. Assis sur un gros fauteuil, avec vue sur le jardin, je me décide enfin. J’ai bien 70 mails de retard non traités datant de cette semaine, avec des personnes qui me relançaient encore ce matin pour une facture à envoyer, des futures dates de formation à transmettre ou que sais-je encore. Tant pis, je mets mon “professionnalisme” un peu de côté. J’ai décidé de consacrer cette heure à venir (et plus si affinité) à vous donner envie… de rêver.
L'hypnose dissociative : le conscient, toujours présent, invite l'inconscient dans son monde
A travers des outils comme le signaling, l’écriture automatique ou la parole automatique, le conscient peut laisser l’inconscient accaparer une partie du corps afin de s’exprimer plus librement.
On imagine par exemple que Jean-Emmanuel invite le temps d’une séance Namilélé à venir l’aider et le guider en fonction des besoins de chacun.
Les deux sont présents corporellement (Namilélé dans les bras, Jean-Emmanuel partout ailleurs) et le dialogue est ouvert, dans le monde du conscient. Les questions et les réponses tourneront souvent autour de la problématique des émotions du passé et des choix du présent afin de libérer le corps de ses souffrances et permettre de meilleurs hospices pour le futur. C’est HUNKAAR dans toute son excellence.
Jean-Emmanuel et Namilélé se regroupent autour d’une table et dialoguent. Cela donne des résultats thérapeutiques extraordinaires, mais ce n’est pas de cela dont j’ai envie de vous parler aujourd’hui.
La transe : Namilélé se réveille à la place de Jean-Emmanuel
Avec HUNKAAR, nous utilisons la transe. La personne laisse ainsi pour un temps son conscient voyager dans le monde imaginaire tandis que le référent inconscient s’offre un moment magique et privilégié sur scène en compagnie de son hypnotiseur.
En transe, mon inconscient accapare le devant de la scène et accède à une expression verbale, corporelle, émotionnelle libre et totalement dépendante des besoins de mon corps. Toujours en adéquation avec le cadre posé par le guide HUNKAAR, évidemment. En ouvrant les yeux sur ce qui est habituellement MON monde, Namilélé explore un univers qui lui est totalement inconnu. Habitué aux profondeurs et à l’immensité infinie des mémoires et de l’imaginaire, il se retrouve soudainement en possession d’un corps, encerclé par la gravité pesante et une luminosité éblouissante. Tandis que je n’y fais personnellement même plus attention, c’est pour mon inconscient un apprentissage difficile. Il s’émerveille d’un rien ; la couleur d’un objet, la douceur d’une texture, la beauté d’un effet de lumière, la sensation d’un habit sur le corps. Ces instants délicats apprivoisés, Namilélé se lance dans une exploration autant interne qu’externe, avec le pouvoir d’agir sur le corps dans ce nouveau monde. Il peut se mouvoir, bouger les mains, pleurer, rire, crier, sauter, s’étirer, danser. Avoir un impact, être considéré, tout change ; il devient acteur d’un monde qui n’était pas le sien.
Pendant ce temps, je me laisse happer dans une forêt sans fin où le calme intérieur ressenti contraste avec la vie flamboyante des sons et couleurs émanant d’une nature digne d’un dessin animé. Je vis en parfaite harmonie aux côtés des animaux les plus féroces. Je virevolte de branche en branche avec une aisance insouciante. Je suis libre. Je me sens bien. A ma place.
L’espace d’un instant, inverser les rôles donne à l’inconscient un potentiel d’accomplissement, tandis que le conscient s’évade dans un film imaginaire dont il est le héros.
Tout le monde peut avoir accès à cette transe. Il suffit de venir faire un petit tour en Immersion chez nous.
Le rêve lucide : Jean-Emmanuel se réveille dans le monde de Namilélé
Nous rêvons tous au moins 1 à 2h par nuit. Nous sommes pourtant bien peu nombreux à nous souvenir de nos rêves sur l’ensemble de cette période. Souvent, les seuls souvenirs persistants se limitent aux quelques secondes juste avant le réveil. Et encore, beaucoup oublient ces détails après s’être empressé d’aller aux toilettes ou d’allumer le téléphone portable. Je constate qu’une grande majorité des personnes n’y attachent aucune importance, et finissent par zapper de leur vie cette compétence ancestrale : rêver.
Comme l’hypnose et sa notion de réceptivité, certains adultes sont naturellement plus enclins à se souvenir de leurs rêves que d’autres. Tous les enfants se souviennent de leurs rêves facilement. Les règles de vie en société et les conditionnements nous font pénétrer dans un système liberticide où la transe et les rêves quittent petit à petit notre quotidien. Réveil, métro, boulot, famille, dodo. Mode survie activé.
C’est quoi un rêve lucide ?
Un rêve lucide est un rêve dans lequel je me réveille en ayant parfaitement conscience d’être dans un rêve.
Moi, Jean-Emmanuel, je peux me réveiller tout d’un coup, debout au milieu de mon jardin, apercevant avec surprise un énorme dragon occupant l’entièreté du ciel tout en chantant du Britney Spears. En temps normal, dans un rêve, cela ne me dérangerait pas et le rêve continuerait à se dérouler normalement, parce que dans un rêve tout est toujours parfaitement normal. Et ce serait seulement au réveil plus tard que j’attribuerai à mon rêve son côté “extra-ordinaire”. Or, dans un rêve devenu lucide, je me surprends à rester bouche bée face à cet énorme dragon qui défie toutes mes notions de la réalité. Je sais très bien qu’un dragon qui vole au-dessus de ma tête ne PEUT PAS correspondre à ma réalité ordinaire. J’en déduis donc que je suis dans un rêve.
J’observe alors mes mains et compte 11 doigts. Ce n’est pas MA réalité. Pourtant, je ressens mon corps aussi bien, voire même encore mieux, que dans ma réalité habituelle. Je suis réveillé dans mon rêve comme je le serais en temps normal. Plus fou encore, je me sens normal. C’est troublant de réalisme. Chaque détail paraît incroyablement irréel et irrationnel, et en même temps tous mes capteurs sensoriels me crient qu’il s’agit bel et bien d’une “réalité”.
Sous le coup de l’émotion face à un tel décalage, il m’est arrivé à de nombreuses reprises d’être immédiatement expulsé du rêve lucide et d’être réveillé malgré moi. C’est avec beaucoup d’entraînement que l’on parvient à maintenir actif le rêve lucide afin de pouvoir en profiter pleinement pendant plus de quelques secondes.
A quoi sert un rêve lucide ?
Imaginez un instant : vous êtes vous, imbibé de sensations on ne peut plus réelles, dans un monde où tout est possible. TOUT EST POSSIBLE. TOUT. Il n’y a de limites que votre potentiel de créativité et votre compétence à rendre cet univers persistant.
La première fois que j’ai compris ce que représentait un rêve lucide, j’en ai eu des frissons partout dans mon corps. J’entrevoyais des possibilités d’expérimentations presque infinies.
J’ai d’abord assouvi mes besoins primaires de liberté. Je me suis envolé dans le ciel un nombre incalculable de fois, rêves après rêves, parcourant sûrement des dizaines de milliers de kms sans jamais m’en lasser. A chaque fois que je me donnais avant de me coucher l’instruction d’expérimenter quelque chose de différent lors du prochain rêve lucide, je me réveillais dans mon rêve avec une envie irrépressible de voler à nouveau. C’était à chaque fois plus fort que moi. Un kiff tellement énorme que toutes mes considérations rationnelles s’envolaient immédiatement.
Petit à petit, je suis parvenu à tenter d’autres approches. J’ai d’abord essayé d’invoquer Namilélé. Il pouvait ainsi venir sous forme d’animaux, d’objets ou encore de personnages (masculins ou féminins). Mais jamais sous une forme précise le limitant à quelque chose de fixe et concret. J’ai appris dans mes rêves, grâce à sa guidance, à explorer de nouvelles compétences futures : pleurer librement, sans barrière. Crier émotionnellement à en perdre la voix. Danser la vie sans la peur du jugement du regard de l’autre. Faire l’amour avec une femme, ou un homme, tantôt comme un animal, tantôt comme une plume doté d’une douceur et d’une sensualité féminine et intuitive. Jouir de la beauté d’une fleur. Embrasser et câliner un arbre. Planifier mon avenir, revisiter mon passé.
Le rêve lucide est un monde libre dans lequel une communion entre toutes les facettes du soi devient possible. Les coulisses et répétitions d’une pièce de théâtre grandeur nature dont le rideau ne se lève qu’au prochain réveil.
A moi ensuite de transformer ces rêves en réalité.
Je vous envie, d’avoir réussi autant de belles choses en rêve lucide. Même si j’en fais spontanément depuis toute petite, j’ai toujours été en exploration rapide, comme si je ne pouvais me “poser”. Maintenant, je m’entraîne à ça. Mais si des émotions négatives s’en mêlent, en journée, parce que je ne pense qu’à “ça” (on ne peut m’en vouloir), ça ne fonctionne plus. J’ai hâte, non, je sens que je vais pouvoir bientôt me sentir bien pour reprendre 🙂 Je raconte mes rêves et rêves lucides sur le site attrape-songes, sous le nom de Ruby Neige, et j’adore lire ceux des autres !