Session 8 – Module 2 – Le scénario réparateur

Le module deux s’est déroulé fin juin et nous avons terminé début août les dernières supervisions d’intermodules. Entre chaque module nous retrouvons nos apprentis Hunkaariens quatre par quatre au cours d’une conférence en visio. Ils nous racontent alors comment ils ont vécu HUNKAAR dans leurs vies respectives avec des confidences autant professionnelles que personnelles. Et en retour, nous tentons d’améliorer leur pratique à distance en tenant compte des précieux retours qu’ils nous font. Nous les guidons en fonction de nos connaissances pour qu’ils puissent rapidement transformer leur inconscient en leur plus grand allié.

Nous aimerions à travers cet article partager deux visions d’HUNKAAR. La première vient du cœur et détaille empiriquement ce que nous apprenons sur le tas en évoluant aux côtés de nos inconscients, tandis que la deuxième repose davantage sur des analyses historiques des fonctionnements de l’inconscient à travers l’étude de Milton Erickson, Pierre Janet, Carl Gustav Jung ou encore Ernest Rossi. Nous n’avons pas plus de don que vous. Nous sommes juste passionnés par l’univers de l’inconscient et nous adorons partager nos dernières trouvailles. Nous sommes un peu comme Gayann, trois ans et demi, quand il s’enthousiasme pour la troisième fois d’affilée en moins de quinze secondes : « Papa, Mamette, vous avez vu le gros carambolage qu’elles ont fait mes voitures ? », et nous espérons que notre émerveillement quotidien à propos d’HUNKAAR puisse être tout aussi communicatif.

A la recherche du renouvellement permanent

Pris d’un fou rire ensemble, nous venions de vivre la mise en place d’un signaling encore plus puissant que d’habitude. Seule différence : un léger changement dans notre routine. Nous avions passé la soirée à réfléchir ensemble à des évolutions dans notre pratique qui redonneraient du pouvoir à notre référent dans son processus d’installation grâce à la dissociation.

Avant, cela ressemblait plutôt à ça :

Hunkaarien : « Référent, fais-moi le geste ‘OUI’ plusieurs fois d’affilé pour que je réussisse à le percevoir avec suffisamment de fiabilité. »

Référent : *signe OUI*.

Référent : *signe OUI*.

Hunkaarien : « Ok, super, merci Référent. Et maintenant, je t’invite à faire la même chose pour le ‘NON’, le plus visible possible et bien différent du geste ‘OUI’. »

Référent : *signe NON*.

Référent : *signe NON*.

Hunkaarien : « Encore une fois s’il te plaît pour être sûr. »

Référent : *signe NON*.

Hunkaarien : « Génial, bravo Référent. Accepterais tu que je puisse te poser quelques questions ? »

Référent : *signe OUI*.

Nous avons malgré toute notre bienveillance tendance à diriger notre référent. En auto hypnose comme en hétéro hypnose, nous avons tout intérêt lors d’une séance HUNKAAR de permettre à notre référent d’émerger en totale sécurité, à son rythme. Plus les choix seront faits en tenant compte d’un certain équilibre interne, plus pertinents ils seront.

La nouvelle routine a rapidement été adoptée par l’entièreté des référents de la session 8, alors nous souhaiterions la partager au plus grand nombre.

Désormais, le référent choisit son geste « oui » et le répète joyeusement autant de fois qu’il en a besoin jusqu’à atteindre la meilleure autonomie possible.

Quand il s’est suffisamment entraîné avec le geste « oui », il passe de lui-même sans nous prévenir – et souvent à notre plus grande surprise – au geste « non », qu’il répète également autant de fois que nécessaire.

Il est en droit ensuite d’enchaîner successivement les « oui » et les « non » aussi longtemps qu’il le souhaite afin de parfaire la dissociation.

Enfin, il nous annonce qu’il est prêt à ouvrir la communication en stoppant tous les mouvements après un ultime « oui ». Un seul.

Exemple :

Référent : *Signes OUI, OUI, OUI, NON, NON, OUI, OUI, OUI, OUI, NON, OUI, OUI, NON, NON, OUI puis immobilisation*.

Découle ensuite le test d’indépendance puis l’écriture automatique si c’est sa volonté.

Libérer, réparer, intégrer

Il y a des formules chez HUNKAAR qui mériteraient d’être exprimées en acronymes tellement elles sont dites et redites tout au long des modules. « LRI » en est une. Même si cet acronyme sonne faux à notre oreille pour le moment. LRI, c’est un peu comme le cycle de l’eau, mais pour les traumas. C’est le cycle qui mène une émotion de souffrance au bonheur. C’est là toute l’histoire de la vie de nos parties émotionnelles.

Pour contextualiser, une partie émotionnelle, c’est une sorte de mini-nous bloqué dans le passé parce qu’il n’a jamais eu le droit d’exister. Il s’est détaché de notre personnalité consciente et a été exilé à jamais dans notre inconscient, tout au fond, bien caché, en emportant avec lui l’émotion du trauma jugée trop intense et trop dangereuse à vivre. Ce mini-nous finit par souffrir de nous voir continuer à toujours aller de l’avant sans jamais lui porter la moindre attention vis-à-vis de tout le fardeau émotionnel qu’il porte -à notre place- depuis si longtemps. Le temps est long pour lui. Au début il était patient, il attendait son tour. Il était persuadé qu’il s’en sortirait un jour, le nous du présent viendrait forcément le chercher et lui donnerait le droit d’exister pleinement pour le libérer de son fardeau. Mais depuis quelques années, le fardeau était devenu plus lourd à porter. Trop lourd. Alors il appela à l’aide dans les rêves d’abord. Puis il se manifesta dans le dos, sans effet. Et puis, enfin, les migraines qu’il provoqua eurent un effet percutant et le nous du présent chercha enfin à interroger l’inconscient pour partir à sa rencontre. Il nous raconta le lourd fardeau qu’il portait, et nous avions désormais notre outil LRI pour l’aider.

Libérer

Nous attachâmes la ceinture de notre bolide HUNKAAR. A Poudlard, ce sont les balais magiques qui font décoller. A HUNKAAR, notre éclair de feu est fait de feuilles et de crayons. Nous donnâmes tout notre amour pour vivre en sécurité grâce à notre référent l’histoire émotionnelle de ce mini-nous.

Devant certaines difficultés à revivre des émotions du passé difficiles, nous remarquâmes qu’elles gagnaient davantage le droit d’exister si elles reprenaient vie à un rythme acceptable. Lentement. Si ces émotions avaient été enfouies si loin, ce n’était pas pour rien. Nous découvrîmes avec joie le rôle si crucial de toutes nos parties protectrices.

Nos référents nous guidèrent dans cette tâche afin de toucher du doigt l’équilibre complexe protections/émotions. Ils furent aussi respectueux de nos protections et de nos émotions qu’un funambule dans les airs l’aurait été de la gravité.

Quand les émotions furent vécues à la hauteur de nos possibilités, nous cherchâmes alors à donner à ce mini-nous de nouvelles perspectives grâce à la réparation.

Réparer

Le vase émotionnel contenant ce mini-nous étant toujours bien grand ouvert, il fut capital de remettre un bouchon avant la fin de la séance afin de neutraliser le surplus d’émotions présent dans ce récipient. Dans une société qui n’en a cure de nos petites problématiques émotionnelles, partir à la rencontre de ce mini-nous sans réaliser de réparation résulterait en de possibles débordements émotionnels post-séance.

Tant qu’il s’agissait d’une réparation partielle nécessitant d’autres explorations ultérieures, le bouchon consistait en un simple signaling temporel et permettait à notre référent de cacher l’émotion en attendant la prochaine séance qui serait dédiée à ce mini-nous.

Référent, prends tout le temps dont tu as besoin pour réparer ces émotions à la hauteur de l’intensité libérée au cours de cette séance. Tu as le droit de bouger le corps, de gribouiller sur les feuilles, autant de temps que nécessaire. Et fais nous ton signe « OUI » en boucle quand tu auras terminé et que le vase émotionnel aura bien été rebouché.

Plusieurs séances plus tard, quand le référent estima que l’événement avait été vécu avec une intensité satisfaisante, nous utilisâmes notre technique de réparation ultime : le scénario réparateur. L’événement traumatique fut alors rejoué en modifiant les émotions, les idées, les sensations et même les images. Cette scène reconstruite permit d’ajouter toutes les ressources dont le mini-nous avait besoin pour savourer des retrouvailles joyeuses avec nous. Le trauma se transforma alors en un apprentissage qui prit sens dans notre histoire de vie.

Il ne s’agit pas de créer de faux souvenirs en modifiant le souvenir originel. Attention. Nous n’en changeons que les perceptions. Si dans mon scénario réparateur je me vois prendre la tronçonneuse pour couper en plusieurs morceaux mon agresseur, je n’oublie pas pour autant la scène initiale délétère.

Il ne s’agit pas non plus de réparer un trauma qui n’aurait pas d’abord été vécu émotionnellement, sans quoi nous enfouirions plus profondément encore notre mini-nous en le recouvrant de fausses images joyeuses tandis qu’il porterait encore son lourd fardeau.

Intégrer

Cette dernière phase nous permit à un niveau conscient de palper les bénéfices de la réparation et à un niveau inconscient de réorganiser tout ce qui devait encore l’être. Nous nous métamorphosâmes chacun à notre manière, en narrativisant avec tendresse l’histoire de ce mini-nous qui était devenu grand.

Parmi les intégrations les plus marquantes, des douleurs chroniques vieilles d’une décennie disparurent comme par magie et des fous rires interdits depuis l’enfance refirent surface pour notre plus grand bonheur à tous.

HUNKAAR un jour, HUNKAAR toujours

Quand le premier mini-nous fut sauvé, d’autres se précipitèrent au portillon pour ne pas qu’on les oublie. Leur crainte était d’avoir loupé la seule et unique chance d’être entendu. Plus tard, quand nous prîmes la direction d’un énième mini-nous, nous sentîmes notre écosystème intérieur gagner en patience à l’unisson. Nos attentions régulières les rassuraient à chaque itération et leur donnaient le courage nécessaire pour attendre leur tour fièrement.

Nos absences ne rimaient plus avec abandon mais avec espoir.

Nos silences criaient à chaque seconde : « à très vite dans la lenteur, mini-moi, je ne t’oublie pas, c’est promis. »

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5 réflexions au sujet de “Session 8 – Module 2 – Le scénario réparateur”

  1. Un post d’Aurore et Manu, juste ce qu’il me fallait dans ma reprise pro après des vacances bienvenues.

    « L.R.I. » c’est pas beaux comme acronyme, vous pouvez faire mieux, je le sais.

    Bon ok ça sonne comme ‘ elle rit ‘, c’est joli, mais pas foufou.
    Libérer, réparer, intégrer… Pour une stratégie si efficace il lui fait un meilleur nom.
    Je ne sais pas, pourquoi pas « LibRéIn » (bof, ça fait un peu médicament ou nouvelle drogue à la mode).
    Il va falloir trouver mieux 🙂

    Bref, merci pour le post, j’ai trop trop hâte de lire la suite des aventures de la session 8!!

  2. Je lis ce post avec une intense délectation consciente et inconsciente …
    Je rejoins mon copain Julian LRI c’est moche on dirait un parti politique 😂

    J’adore les aventure de la session 8 vivement le prochain épisode ❤️😁

    La joliesse de cet article est un vrai bonheur

    A bientôt les Serpenlions 😉

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